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ComposHer

Woman to woman: works for violin and piano by women composers

07 février 2019

Clara Schumann, Trois romances op. 22

Ethel Smyth, Sonate pour violon et piano op. 7

Amy Beach, Sonate pour violon et piano op. 34


Eureka Duo



Clara Schumann, Ethel Smyth, et Amy Beach. Trois compositrices de la fin du XIXème siècle, qui incarnent parfaitement la transition du romantisme et du post-romantisme vers l’ère plus moderne de la musique du XXème siècle. Dans ce disque, que nous proposent les artistes du Duo Eureka, on découvre trois œuvres majeures pour violon et piano.

Les Trois romances op. 22 de Clara Schumann, tout d’abord, emblématiques du romantisme allemand. L’interprétation qui nous est proposée, classique, souligne le travail du dialogue entre piano et violon et la recherche d’une véritable profondeur, notamment dans l’"Allegretto". On regrette cependant le manque de respirations et les quelques approximations du violon qui nous empêchent de saisir parfaitement la subtilité des ornementations du troisième mouvement.


La Sonate pour violon et piano d’Ethel Smyth et celle d’Amy Beach partagent certaines caractéristiques. Tout d’abord, une structure en quatre mouvements, avec un mouvement lent presque moderne et un final très virtuose. On apprécie particulièrement, dans l’œuvre d’Ethel Smyth, la richesse harmonique du premier mouvement, entre un caractère très romantique marqué par l’irruption de dissonances – jeu de chromatismes et enchaînement de secondes augmentées. Le duo met particulièrement en valeur, grâce à un beau travail sur les couleurs et les différences de tessitures, l’effet de masse presque chambriste qui nous fait penser au Quintette avec piano d’Elgar ou encore au Quatuor avec piano de Fauré.


Dans le final de la Sonate d’Amy Beach, on retrouve ce caractère touffu, dense, qui évoque des formations chambristes plus larges. Pourtant, on apprécie tout au long des premier et troisième mouvement les introductions lentes, qui font montre d’une écriture plus modale que tonale, avec un son presque détimbré du violon qui se greffe parfaitement sur le piano. De nouveau, on apprécie la subtile déconstruction des harmonies classiques du romantisme avec quelques couleurs privilégiées par les interprètes – appétence pour la corde de sol, modulations et quintes...

De ce disque inspirant regroupant trois œuvres majeures de compositrices qui auraient dû marquer l’époque romantique et postromantique, on retiendra les dialogues profonds et travaillés entre les deux instruments, mettant particulièrement en valeur les subtilités de tessitures et harmoniques, malgré quelques accrocs au violon qui rendent, trop souvent, fragile l’interprétation.

Noémie Bruère



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