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ComposHer

Clara Schumann au Conservatoire

Dernière mise à jour : 19 août 2021


Robert et Clara Schumann

15 novembre 2019 - CNSMDP


De retour à l’école ! Le Conservatoire de Paris (CNSMDP) organisait vendredi 15 novembre 2019 une journée spéciale d’hommage à Clara Wieck-Schumann, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance. À la suite d’un colloque rassemblant musicologues, historiens et interprètes durant l’après-midi, la soirée était consacrée à un concert. Élèves et professeurs du Conservatoire ont mis leur talent au service de l’œuvre de la compositrice, pour le plus grand plaisir du public nombreux et intéressé qui remplissait les gradins de l’espace Maurice-Fleuret.


Au programme, des Lieder, des pièces pour piano seul ou accompagné d’un violoncelle, ainsi que le premier mouvement de son Trio op. 17 pour violon, violoncelle et piano. Des œuvres principalement écrites dans la jeunesse de la compositrice, lorsqu’elle s’appelait encore Clara Wieck, et juste après son mariage avec le compositeur Robert Schumann. Cela s’explique par le fait que la jeune femme ait sacrifié son talent au profit de la carrière de son époux, et peu composé après s’être mariée.  La soirée est présentée par Arnaud Merlin, qui apporte un éclairage pertinent à la programmation. Le journaliste insiste sur l’admiration mutuelle qui liait les deux époux, qui se sont inspirés à tour de rôle. On reconnaît ainsi dans plusieurs pièces de Robert Schumann des emprunts faits à sa femme. La place centrale qu’a occupée Clara Schumann dans la vie de Robert Schumann, et vice versa, justifiait donc l’ajout de plusieurs œuvres de son mari au programme. On écoute ainsi un émouvant Widmung, cadeau de mariage du fiancé à sa promise. En réponse, la Lorelei de Clara Schumann est brillamment incarnée par la jeune soprano Clarisse Dalles. Élève de la classe d’Anne Le Bozec, cette dernière s’est particulièrement distinguée durant la soirée par son interprétation juste et vivante des Lieder de la compositrice. Après nous avoir émus avec une Lorelei passionnée, elle nous a fait vibrer dans les Liebesfrühling, et tout particulièrement dans le dramatique « Er ist gekommen in Sturm und Regen ».  Les élèves du Conservatoire ont en effet choisi d’interpréter une sélection de Lieder de ce recueil composé par Robert et Clara Schumann, sur des poèmes de Friedrich Rückert, la seule oeuvre qu’ils aient véritablement écrite à quatre mains (trois Lieder de Clara et neuf de Robert composent ce cycle). Le ténor Léo Vermot-Desroches chante les Lieder du mari, et la soprano ceux de l’épouse, avant que les deux chanteurs en herbe ne se retrouvent en chœur sur un dernier Lied de Robert Schumann, dans un exercice empreint d’une belle complicité.   Autre moment fort de la soirée, le premier mouvement du Trio op. 17 de la compositrice. C’est le Trio George Sand qui s’est attelé à la tâche, en la personne de Virginie Buscail de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France au violon, et de Diana Ligeti et Anne-Lise Gastaldi du CNSMDP au violoncelle et au piano respectivement. Ce trio, Clara Schumann le jugeait elle-même très sévèrement : il lui paraissait « insipide, efféminé et sentimental ». Impossible d’adhérer à cette critique : il constitue au contraire l’une des plus grandes œuvres de la compositrice, grâce à laquelle le Trio George Sand a clos la soirée en beauté. Une interprétation pleine d’énergie et de nuance, qui n’a pas manqué de laisser le spectateur avec les six notes du thème principal en tête.

Mariette Thom


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