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ComposHer

Amy Beach - Œuvres pour duo de pianos

Janvier 2022

CPO

Amy Beach

Variations on Balkan Themes, op. 60

3 Movements for Piano Four-Hands

Suite for 2 Pianos Founded upon Old Irish Melodies, op. 104

Summer Dreams, op. 47


Genova & Dimitrov Piano Duo


On ne présente plus vraiment Amy Beach, la compositrice romantique états-unienne par excellence. Si c’est notamment pour sa symphonique « Gaélique » qu’elle est relativement connue, elle a aussi composé beaucoup d’œuvres pour le piano. Ici, ce sont les œuvres pour piano à quatre mains, que ce soit sur un ou deux pianos, qui nous sont données par le duo pour piano Genova et Dimitrov. L’ouverture se fait par les Variations sur des thèmes des Balkans, op. 60, grande œuvre pour deux pianos qui dure presque une vingtaine de minutes, et qui nous laisse autant de temps pour voyager dans des contrées bien lointaines du New Hampshire natal de la compositrice. Les notes s’égrènent facilement sous les doigts des deux pianistes, et on ne doute pas de leur virtuosité. Malgré le titre, dans ce thème et variations, ce sont des variations très élaborées qui montrent tout le talent de la compositrice pour cet exercice de style.


Les Trois Mouvements pour piano à quatre mains commencent par un « Allegro appassionata » très sautillant, avant de poursuivre sur le deuxième mouvement, « Moderato », très tendre. Enfin le dernier mouvement, « Allegro con fuoco » est un morceau lui aussi plein de tendresse, mais dans un mouvement plus allant, à la façon des mélodies sans paroles.


La Suite pour deux pianos, op. 104, basée sur de vieilles mélodies irlandaises, met en valeur l’attirance d’Amy Beach pour l’Irlande. La première, profonde et grave, fait rapidement partir des traits vers les aigus avant de s’assagir pour chanter une mélopée mélancolique et triste, aux trilles chantants. Le deuxième mouvement est une danse, aux basses ancrées dans les graves, une œuvre archaïque mais non dénuée de finesse et de charme. Le troisième mouvement est beaucoup plus contemplatif : le titre s’y prête bien, il expose un tableau inerte. Le quatrième et dernier mouvement est un « Finale » très enlevé et spirituel.


Enfin, la dernière œuvre pour quatre mains sont les Summer Dreams, une série de six pièces de caractères à la façon des pièces romantiques de l’époque. Elles répondent en cela aux Kinderszenen de Schumann. La première est un petit plaisir à entendre, évoquant de petits gâteaux. La deuxième, une valse, prolonge les plaisirs de salons. La troisième est une berceuse, intitulée « Demi-jour ». La quatrième évoque un jeu d’enfant, ou une dispute, une conversation vive et animée. La cinquième est à nouveau une danse, une « Tarentelle elfique » cette fois, évoquant une de ces petites créatures en train de danser après s’être faite piquer par une araignée. Elle évoque immanquablement les tarentelles du XIXe siècle. Enfin, la sixième pièce est une berceuse pour dire « Bonne nuit ». Une suite de six petits tableaux, presque à la manière de, pour faire plaisir aux petites comme aux grandes personnes.


En définitive, le duo pianistique nous offre un petit panorama de ce que la compositrice a fait pour piano à quatre mains et deux pianos. Parmi ces œuvres, de très belles pièces, comme de petits bijoux ciselés par les mains d’orfèvre de la compositrice et qui ressortent de façon exquise sous les mains de Genova et Dimitrov.


Gabriel Navaridas

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